Nous
avons une mémoire.
Nous avons
des souvenirs.
Il faut
bien que ça serve à quelque chose !
Paul-Joseph Bugilter
Cela fait des années, des tours de soleil, que nous
voulions vous offrir cet article, nous avons nos carnets, des visites aux
archives en prenant bien des notes, des lectures dans la tête, des enquêtes de
terrain, des adresses internet, beaucoup de travail, de pensées vibrantes et
voilà, et les voici, les fourmis arrivent, elles sont là ! Nous allons
jeter le carnet le plus loin possible et puis Zut ! ɸ♪Ϣῼ cocos, œufs durs et ♠♫۩Х trop durs.....
…Péter les plombs mais avec sensualité!!!!.
© ®
Une fois, ou
deux!
Bondé,
gonflé de chansonnettes, le car juste après l’épingle stoppa. Vivement une
soutane et son curé descendirent afin d’orienter la manœuvre. Le véhicule
chargé de gamins, recula ainsi guidé dans le chemin qui longe le cours d’eau
et sans attendre, le ventru répandit sa
flopée de gosses dans la nature, une heure permise de cavalcades, à jouer aux
cow-boys, sans oublier les indiens, courir, traverser le fleuve sur les maigres
restes de trois ponts et conquérir la colline et ses décors de conte de fée
et surtout s’assommer d’aventures.
Un
jeune garçon vif, évitant les pièges des buissons, monta plus vite, découvrant
au sommet les restes de la cabane perdue,
emmarchements maçonnés, paliers, terrasses, quelques poteaux encore
debout et les planches au sol d’une
ancienne construction, d’un abri de trappeur, d’une maisonnette slave, le
refuge d’un voyou dominant la vallée.
Tenant
sa position jusqu’au signal, le klaxon si aigu d’un si gros engin résonna dans
la vallée, dans le canyon, alors il devait descendre, attraper le sac, ce
cylindre de tissus, un fond fermé par un rond de faux cuir et serré en haut pour l’autre fond celui
sûrement du haut par un grand lacet passant dans les œillets et accroché dans
les coutures basses.
Le
casse-croûte, un œuf dur, sandwich beurre jambon, banane et boisson dans la
gourde en plastique, mélangés avec le slip de bain et la serviette, avant de
rejoindre la plage de Landemer, et des jeux divers s’inventèrent avec l’espace
et le temps, en attendant le moment sacré, l’heure de la digestion passée, pour
se baigner.
Cette journée de la fin des années 50, avait débuté
à Cherbourg devant la Trinité, le jeudi matin, avec les beaux jours de la fin
du printemps, c’était le patronage. Deux ou trois fois par an, les enfants
s’embarquaient pour l’Ouest prenant la route de la mer. Maintenant, ils
allaient rentrer fatigués fredonnant des notes, ritournelles en rengaine, à chaque fois, le garçonnet, mesurant la
journée, cherchait le secret de cette maison disparue.
Nous avons marché dans les pas de ce garçon qui lui-même,
sans le savoir, avait foulé le temps des vacances du jeune Boris Vian.
Que de mystères sur la disparition de ce chalet même ce petit garçon ne comprenait pas ? Et tellement de mystères que nous avons envie d’émettre une petite thèse. 0
Souvent, trop souvent!
Le
sentier « était bordé de calamines en fleur et de brouillouses un peu
passées dont les pétales noircis jonchaient le sol. Des insectes pointus
avaient creusé le sol de mille petits trous ; sous les pieds, c’était
comme de l’éponge morte de froid. » 4
Fin
juinet ou début juillembre, avec une vibration de Latécoère, la Torpédo aborda
l’épingle mais avant de la boucler s’engagea directement dans le chemin qui
fréquente le cour d’eau du Hubilan. Les freins s’exprimèrent et le moteur ferma
sa gueule. La cargaison s’étala, s’ébroua,
les vertèbres se détendirent effaçant la douleur du voyage et
attrapèrent, tripotant les bricoles, agrippèrent les valises, prothèses du bien heureux touriste, en
entreprenant l’ascension. Cette cordée s’installera sur la place, au sommet
pour trois mois avec l’équipement virtuel des égalisateurs de leur grande
vertu, dans le chalet Costil forteresse dominatrice, maîtrisant ce monde de
fin, ce bout ou il n’y a rien, y
amenant la civilisation du rentier. 5
Les
Vian s’emparaient ainsi des lieux comme souvent pendant les vacances, les
scolaires et surtout les grandes, celles instituées pour permettre aux
agriculteurs, aux récoltes, de profiter de l’aide de leurs enfants et de leur
famille lorsqu’elle venait boire un coup de cidre. 6
Cela allait donc, courir partout, faire bouger
l’air, piétiner les calamines, partir
en virées, pavaner en polo et en maillot dans la nature avec la grosse voiture
salvadorienne et revenir content, des souvenirs sur les pellicules de leurs
gros appareils, ça allait emmerder finalement le monde autochtone, aux mamans
couturières, tâcheronne, et rendre envieux les gamins laborieux.
|
Les colons n’ont évidemment rien apporté du confort
de la ville, il faut pencher pour un équipement rustique, d’une cuisinière, de
bougies, de lampes à pétrole, de cuvettes, de pots de chambre, d’une citerne et
sa pompe à bras, la civilisation du seau, du pot, de la cruche, du broc ! |
Le décor est dessiné, une vie sociale s’installe, tout est prêt pour un épisode de l’inspecteur Barnaby, un bistrot, nous avons les hôtels pour ça ( la licence IV date de septembre 1941 ), pas d’épicerie, pas de boulangerie, pas de trace, il faut comprendre que le déplacement à Urville-Hague est simple, c’est pratiquement plat et pas loin, un peu plus de 2 Km ! (Moins de 3/4 d'heure à pied, alors en vélo, en charrette, à cheval, en voiture ... ) Là encore, il y avait des bistros et dans « le Village normand » peut-être une salle pouvant servir de cinéma et aller voir en palpitant et pour ses trois francs, la belle, belle, belle comme le jour !Et puis il y a la ville avec l’Omnia et d’autres cinémas et puis le théâtre !
Boum!
La petite maison de bois cassée,
disparue, soufflée par le loup, une épitaphe « détruite pendant la
guerre » mais le garou se planque dans les fourrés, entretenant son
étrange fourrure dépouillant la vérité.
Elle était trop visible pour ne pas devenir victime, trop à
l’écart aussi, et surtout abandonnée ! Le curé a mordu, le lycanthrope
descendant du car compliqua la vie de
ce juvénile Benjamin A aux odeurs gravées dans les yeux, dans le val
du Hubilan, ce gamin à peine construit
par les sentiments et par rage, ne comprenant pas, prêt à ne pas casser ses
jouets!….. Lui !
-
Visible
pas autant que les ostensibles voisines
qui offraient des amers aux errants, à ceux de la mer, des tours, des pointes
vers le ciel, les voisines ne furent pas condamnées. Des châteaux de contes de
fées, de dessins animés couronnaient ce lieux.
-
A
l’écart et démolie comme les copines de ce côté de la route, des frangines
ayant surement subi le même sort !
-
Des
bombinettes, pareil à l’hôtel Millet, cherra, chéri, mais sans trou, sans
explosion, sûrement un pétard !
-
Alors,
sortez les trompettes ! Mais un peu tristement avec du trémolo !
Le loup a soufflé sur la désertion,
pour récupérer les matériaux, des clous, des planches, des solives et autres
madriers ! Et ainsi les pirates indigènes, ces naufrageurs s’invitèrent
dans le ventre sacrifié pour le commun, extirpant des tuiles, des meubles et
des gamelles ! Des casseurs de baraques, des briseurs de planches alors
que le loup fournissait sa permission
ayant, afin d’ériger la défense bétonnée, d’obscènes besoins en matériaux.
La petite cabane fut réduite à des
miettes. Les encombrants étaient partis, un coup de balai devait-être
donné !
L'épate
https://www.youtube.com/watch?v=ppzoZYsE0U0
Une pavane de plus des poseurs sur les photographies.
Par une nécessité justifiée, or les
conséquences sont mesurées , établies, c’est l’abandon !
Avec ce renoncement, c’est perdre, ne plus avoir de prise
concrète, et installer, confirmer une disparition programmée, c’est perdre, et
restera, demeurera l’entretient du souvenir en réminiscences involontaires, et,
encore et encore, poursuivre le refus,
le rejet de l’être sentimental, construire la rage de ne plus aimer,
aménager la résignation, pareil ou presque, au personnage de Benjamin Constant A
qui, c’est con, se nomme Adolphe !
Ensuite, nous pouvons défiler,
parader le menton bien haut ! Car nous sommes des victimes ! La
fanfare aidant les fanfarons !
Cela
manque de couleurs, d’odeurs, de vent, il faudra ajouter de la sueur à la peau
pour qu’elle sèche, c’est ainsi que le narrateur saisissant que son texte a une carence en épiderme arraché et
effleuré, mais sans écrouelles, va vous quitter et ouvrir une petite
bière, afin d’alimenter les muqueuses !
« Je
suis toujours debout sur la mine. Nous étions partis en patrouille ce matin et
je marchais le dernier comme d’habitude. Ils sont tous passés à côté, mais j’ai
senti le déclic sous mon pied et je me suis arrêté net. Elles n’éclatent que
quand on retire son pied. Elles n’éclatent que quand on retire son pied. J’ai
lancé aux autres ce que j’avais dans mes poches et je leur ai dit de s’en
aller. Je suis tout seul. Je devrais attendre qu’ils reviennent, mais je leur
ai dit de ne pas revenir, et je pourrais essayer de me jeter à plat ventre,
mais j’aurais horreur de vivre sans jambes. Je n’ai gardé que mon carnet et le
crayon. Je vais les lancer avant de changer de jambe et il faut absolument que
je le fasse parce que j’en ai assez de la guerre et parce qu’il me vient des
fourmis. » 9
En
maîtrisant les nouveautés, ils construisirent l’illusion de dominer un monde
qui allait leur échapper.
Alors
entretenir des restes même s’ils ne sont plus appréciés et s’en servir pour
s’essouffler dans le travail et produire, parfois par amour, parfois pour
l’amour, parfois sans !
Extrait de notes pour mon biographe d’ouvrier,
2010, P-J Bugilter,
Et le petit garçon courant sur la colline en 58 et
59 sans rencontrer de fille10 , s’est épanoui malgré cela et a une pensée pour toutes les mamans qui ont
appris un jour, la disparition de leur enfant.
11 !
A http://www.babelio.com/livres/Constant-Adolphe/9574,
Mauriac d'une manière un peu simple: « Adolphe : ...analyse sans
phrases d'une liaison et de ces jeux de la cruauté et de la pitié que, par
antiphrase, nous appelons amour. Souffrance qui ne touche pas, car elle est
celle du nerveux qui trépigne de ne pas avoir le jouet dont il sait lui-même qu'il
ne ferait plus cas, à peine l'eût-il obtenu. »
0Depuis 2012 l’ouvrage fort bien documenté de Nicole Bertolt « D’où viens- tu Boris, » éclaire notre vision mais s’appuyant sur des documents de famille, des entretiens et un texte de remplissage proche d’un office de tourisme, ne peut être réellement crédible. (Nous y avons relevé quelques erreurs dans les légendes des photographies)
1 Architecte à Cherbourg, le maître d’œuvre de la gare
maritime, de Ratti…etc.
4
petit extrait de « L’arrache cœur »
5 Paul Vian était un rentier, ruiné
pour avoir mis les sous dans le caoutchouc, plantation d’hévéas
6 Les congés payés sont apparus en1936, l’époque
aussi ou les femmes fabriquaient les vêtements, le prêt à porter n’existait
pratiquement pas sauf un peu pour le pratique. Les Vian bien avant, dernière
visite 1939, Boris à 19 ans
7 http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/seconde-guerre-mondiale-le-mur-de-l-atlantique-construit-pour-l-ennemi-par-des-francais-127066#0gmlPaWZuOMrgsPm.99
8 Extrait du manuscrit « A
rebrousse-poil » journal intime de B Vian (voir manuscrit)
9 Les
fourmis extrait. En 1949 Le Vian de 29 ans écrit « Les
fourmis »
10 BorisVian est revenu au Cap de la Hague en
1958 et à Goury en 1959 « … Nous les vacances, c’était unique. C’était monacal.
Un chouette merveilleux pays. Mais pas une copine. Pas un flirt. La maison,
j’adorais la maison, tout en bois de Norvège verni à l’intérieur, vert à
l’extérieur ; la mer, un balcon tout autour d’où on la voyait, la colline en
proscenium oblique de fougères couverte. A gauche l’hôtel Millet, l’autre
colline ; un V ouvert si on veut, avec la mer à moitié du V. c’était la vue
côté mer ; côté cambrousse, des arbres, minces c’est un coin formidable ;
jamais encore j’ai osé y retourner… »
11 Yvonne Vian née Ravenez est décédée le 21
janvier 1976
|
Attention,
c’est une propriété privée (donc autorisation) et il n’y a pas encore de
Pokémons, encore que !
Nous
pourrions suggérer le remplacement des Pokémons à Cherbourg par les Shadoks pour
un petit hommage à Jacques Rouxel.
|
Malheur aux patelins où Boris n’a jamais mis le pied !
Pour finir, ils ont gagné, Landemer et la Hague, ils se les
partagent maintenant avec Prévert !
http://www.urville-nacqueville.fr/porte-de-la-hague/histoire-de-la-commune/
http://www.wikimanche.fr/Landemer
http://www.wikimanche.fr/Alexandre_Fontanes
Et d’autres comme « Ah oui ! Là, c’était Ratti » sur Facebook dont nous remercions les membres pour leurs participations
https://www.facebook.com/groups/333169883544304/
Le cadastre
et les différentes archives locales
Les bibliographies de Vian
http://www.borisvian.org/
Boris Vian J. Clouzet 1971
Boris Vian « Vérité et légendes » Edition du Chêne
avec un texte de Frédéric Richaud
Nicole Bertolt « D’où viens-tu Boris, » Cherche Midi
J’avais vingt ans en
1940 Boris Vian de Claudine Plas collection « à 20 ans » dirigée par
louis-Paul Astrand
V comme Vian de Marc Laprand chez PUL les Presses de
l’Université Laval
BORIS VIAN - 1920-1959 (portrait d'un bricoleur) Geneviève
Beauvarlet Hachette
Boris Vian Romans, Nouvelles, Œuvres divers, La Pochothéque
http://boitierrouge.com/2015/08/14/brasier-torpedo-1911-lamour-automobile-de-boris-vian/
http://www.bnf.fr/documents/dp_boris_vian.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Vian
http://www.lesinfluences.fr/Boris-Vian.html
http://www.alalettre.com/vian-bio.php
Et d’autres
Les lectures
Benjamin Constant « Adolphe »Une grande partie des écrits de Vian
Nota : nous remercions un certain enchanteur
Merlin pour avoir fait disparaitre « V comme Vian », « Les
écrits pornographiques » « Le loup- garou » et « Les
fourmis », de notre bibliothèque, car nous aimons la magie !
Dans « les études normandes » 1969, un article « Quelques
remarques sur les résidences secondaire en Normandie d’après le recensement de
1968 » par Daniel Clary
Dans la collection chez Gérard Monfort « Pays de l’ouest
et d’ailleurs » dirigée par Armant Frémont, « Les gens du Cotentin »
par J.J. Bertaux, « Le Cotentin, histoire des populations » par J.A.
Quellien et « Le cotentin d’aujourd’hui » par C. Mullet et Y. Guermond.
Bien sur dans les
« guides géologiques régionaux . Normandie » chez Masson édition
1977
http://www.parc-cotentin-bessin.fr/files/ged/145-cahier-pedagogique-la-geologie-72dpi.pdf
http://infoterre.brgm.fr/rapports/82-SGN-177-STO.pdf
http://odin.pagesperso-orange.fr/tec/geologie-cotentin.htm
http://www.thierryalbertin.com/geologie-du-cotentin.php
En savoir plus sur http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/seconde-guerre-mondiale-le-mur-de-l-atlantique-construit-pour-l-ennemi-par-des-francais-127066#0gmlPaWZuOMrgsPm.99
https://www.youtube.com/watch?v=efTSNM0xHmg
https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://forum.axishistory.com/viewtopic.php%3Ft%3D187490&prev=search
Les illustrations
Plan des environs de Landemer
Carte postale L’hôtel Millet et la Roche Airel
Carte géologique du Cotentin
Géologie montages pédagogique JPG
Construction
de
Landemer montage JPG
La famille
partante
pour les vacances en Torpedo
Axonométrie et coupe sur le terrain et plan supposé de la
maison
Montage d’ambiance JPG
Les meubles JPG
Détail balustrade JPG
Montage les effets de la guerre JPG
La frime montage JPG
BV et…. Montage JPG
Ponctuation ; Certaines virgules ont été
délibérément omises et ont été un sujet de quelques discutions avec Luce que
nous remercions d’ailleurs, mais nous avons décidé de ne pas les poser afin ne
pas nuire au rythme du texte ! Na !
Seul le texte peut prétendre à être couvert par la propriété
intellectuelle.
Les images, dessins, photographies, commentaires en bleu, montage sous JPG ne sont pas
vraiment protégés, vous pouvez donc en disposer mais nous espérons que vous
aurez la courtoisie de citer le Blog, http://archi-geo-etc.blogspot.fr/ Merci!